Ça me laisse indifférente.
Je respire mal. J'ai l'impression que ça empire. Mais j'évite d'en parler parce que j'inquiète tout le monde autour de moi. Je pourris les fêtes de tout le monde.
Donc, je prends mon mal en patience. L'endocrinologue dit que je devrais revoir la cardiologue. La cardiologue dit qu'elle n'a pas besoin de me revoir et que c'est le traitement pour l'hyperthyroïdie qui devrait régler mon problème de péricardite. Bon. Je ne suis pas médecin moi. Alors je crois ce qu'on veut bien me dire. Et comme le traitement pour soigner l'hyperthyroïdie est un traitement dont les effets se voient sur du long terme, je dois patienter.
Mais s'ils se trompaient ? Et si j'avais autre chose ?
Je pense que dès lundi, je vais reprendre les choses en main et aller chercher un deuxième avis, auprès d'autres médecins. Si ça ne sert à rien, ça ne peut pas me faire de mal.
Hier soir, j'ai eu un mal fou à trouver le sommeil. L'énervement et les contrariétés de la journée peut-être. Je n'arrivais pas à trouver une position dans laquelle je me sente bien pour respirer. Du coup, je tournais, je virais sous la couette. Je me faisais engueuler par l'Homme qui voulait dormir et que je dérangeais. Mais ça, j'ai l'habitude. Il ne supporte pas ma maladie. Il sait régulièrement me faire sentir que je gène.
Du coup, mon esprit vagabondait hier soir. Et je pensais. Je pensais à plein de choses, en vrac.
Je me disais que les fêtes de cette fin d'année étaient bien monotones. Et pas que pour moi. Des problèmes de couple, des problèmes d'argent, des problèmes de santé... sont le lot de bien des gens autour de moi. Et ce n'est pas la venue du Père-Noël, aussi féerique soit-elle, qui va leur faire oublier tout ça.
Je pensais aussi à Constance, que j'ai rencontrée il y a quelques mois avec plaisir et qui m'a téléphoné pour prendre de mes nouvelles. Ça m'a fait très plaisir et j'espère bien que nous nous reverrons un de ces 4 quand j'irais mieux et sa fille aussi. Et oui, elle a été très malade elle aussi.
Je pensais à ce boulot qu'on me propose, qui est celui dont je rêve depuis longtemps et qui risque de me passer sous le nez si je ne suis pas rapidement sur pieds.
Je pensais aux deux repas de familles qui approchent. Ça va être difficile de rester debout toute la journée.
Je pensais à ce petit cadeau que m'a apporté le Père-Noël. J'espérais quoi ? Qu'il aurait pitié de moi cette année et que j'aurais été gâtée plus que de coutume ? Un livre. Un livre certainement très beau puisqu'il a obtenu le prix fémina 2008, mais un livre bien triste. Un papa qui raconte sa vie avec ses deux garçons handicapés. J'avais bien besoin de ça pour me remonter le moral ! Le Père-Noël a dû acheter ce livre, au hasard d'un rayon, avant ou après être aller s'acheter un sandwich pour son déjeuner. Il est allé l'acheter non pas pour faire plaisir, mais juste parce que ça se fait à Noël de prévoir un petit cadeau.
Bref... j'aurais cru qu'il serait un peu plus attentionné... mais non, il faut que j'arrête d'y croire au Père-Noël.
Mes enfants n'ont même pas pensé à m'écrire un petit mot. C'est fou ce que ça peut être ingrats des enfants. Mais bon. Ils sont encore jeunes et n'ont pas vraiment conscience de tout ce que je peux ressentir.
Je pensais aux cadeaux de Noël du reste de la famille : Est-ce que je n'ai oublié personne ? Est-ce que ça va leur plaire ? Est-ce que j'ai bien tout emballé ?
Je pensais à cette robe que j'avais achetée pour les fêtes et que je ne mettrais pas. Heureusement je ne l'ai pas payée cher. Et puis, peut-être que je pourrais la mettre l'année prochaine. Quant au collier que j'avais acheté pour mettre avec, je trouverais bien une occasion de le porter.
Je pense à ma famille et toutes ses incompatibilités d'idées et d'humeur. Noël, c'est une fête familiale. Et dans ma famille, c'est particulier. Ça sera d'abord avec ma belle-famille, mais sans une partie cause gastro, cause varicelle. Je le disais que cette année, les fêtes sont pourries pour tout le monde. Ensuite, ça sera avec mes parents et l'une de mes soeurs (l'autre sister vivant à l'étranger). Et ce repas se fera sans l'Homme puisqu'il y est interdit de séjour depuis de nombreuses années maintenant. Et c'est mieux comme ça. Je préfère éviter les conflits inutiles.
Je pense aussi que pour ces repas de famille, il va falloir que je fasse un effort surhumain. J'ai une tête cadavérique : la peau blanche, des cernes noires, les joues creuses, le souffle coupé... Je vais essayer de camoufler tout ça sous du fond de teint et autres fioritures. Vive le maquillage.

Et voilà !
Encore une fois mon blog n'est que lamentations.
Mais non, ça va. Je vous assure. Je n'ai pas encore envie de me jeter par la fenêtre.
A force de me plaindre, plus personne ne va venir me lire.
Il y a bien plus malheureux que moi. Je le sais.
Allez, promis. J'arrête de me lamenter.
Dès lundi, je reprends contact avec mes médecins pour leur dire que je ne constate aucune amélioration (si, peut-être la déprime en plus) ou avec d'autres médecins pour des nouveaux avis.
Je reprends les choses en main. Il faut bien puisqu'ils n'ont pas l'air de se soucier de mon état.
Allez... demain sera un autre jour...