vendredi 5 décembre 2008

Et ben voilà !

Depuis quelques jours, j'ai des difficultés pour respirer. Ce qui, normalement, est naturel, est devenu compliqué pour moi, surtout pour l'inspiration.
Bref.
Ce matin, RDV chez mon médecin généraliste.
Elle est sceptique.
Ma tension est normale.
Ça pourrait être dû au stress mais non. Et puis je suis stressée certes, mais pas plus que d'habitude. Et puis si c'était dû au stress, ça se calmerait la nuit pendant mon sommeil.

Elle prend donc RDV pour moi, en urgence avec des spécialistes. Elle leur dit qu'il faut absolument radio et cardio pour une suspicion de je ne sais trop quoi. Des termes de médecins.

Ma matinée est chronométrée.

Arrivée au laboratoire d'analyses. Je prends un ticket, comme chez le boucher. Je trépigne. J'inspire plusieurs fois profondément. Les autres patients me regardent bizarrement. Mon numéro est appelé. Je me lève. On prend ma carte vitale, ma carte de mutuelle... Je me rassoies. On m'appelle à nouveau, par mon nom cette fois-ci. Prise de sang. L'élastique autour du bras. Le coton imbibé et je tourne la tête. Impossible pour moi de regarder l'aiguille me rentrant dans la chair. Un tube, deux tubes, trois tubes, quatre tubes. Un tamponnage de coton imbibé. Un adhésif et au revoir madame.

Je file.

Je récupère ma voiture, que j'ai garée avec deux roues sur le trottoir. Je n'ai pas eu le temps de peaufiner le créneau. D'habitude, je me débrouille plutôt bien mais là, je dois vous avouer que je suis un peu stressée. Mon médecin m'a quand même fait un peu flipper avec tous ces examens !!

J'arrive à la clinique. Et heureusement que j'avais mon GPS parce que déjà qu'en temps normal, c'est la cata, avec le stress, je ne vous raconte même pas. Je suivais ses indications même si j'avais l'impression de tourner en rond. Il m'a guidé par des petites rues que je n'avais jamais prises jusque là et je suis arrivée à la clinique avec seulement 5 minutes de retard.

Je n'y ai jamais mis les pieds. Je regarde le panneau à l'entrée qui indique les différents services. Je repère le service de radiologie et le secrétariat :
- ah, c'est vous l'urgence ?
- Euh... oui, c'est moi.

Carte vitale + carte de mutuelle. Je m'assoie dans la salle d'attente... glauque... 4 murs blancs sales, des fauteuils... que dis-je, des chaises en plastique bleu roi, assorties aux portes d'ailleurs. Et une affiche "veuillez vous présenter au secrétariat dès votre arrivée". Rien d'autre. Pas de revue. Pas de cadre. Pas de déco. Rien. Ah si ! Un extincteur. Et pas une fenêtre, on est dans un couloir.

Il est déjà 11h00. Je voudrais appeler ma maman qui a dû essayer de me joindre et qui doit s'inquiéter. Je voudrais appeler au boulot pour leur dire que je ne viendrais pas ce matin, mais la veille, j'ai oublié mon portable au boulot. Et pas une cabine téléphonique à l'horizon.

On m'appelle.
Salle 2.
- Vous n'êtes pas enceinte ?
- Euh.... non.
- Vous avez encore l'âge vous savez ?
- Oui, je sais, mais non.

Torse nue, plaquée contre la paroi, radio des poumons. Inspirez bien fort par le nez, coupez votre respiration, soufflez.
- Vous fumez ?
- Ça m'arrive quelque fois, mais je ne suis pas une fumeuse.
On me laisse là. Je me caille. On m'a dit de ne pas me rhabiller.
Le médecin revient. Re-radio, mais de profil cette fois. Vous pouvez vous rhabiller et retourner dans la salle d'attente (bien glauque).

Une dame, le bras dans le plâtre qui attend aussi entame la conversation. Et de fil en aiguille, elle me tend son téléphone portable. J'appelle le boulot. Je préviens rapidement.
On me donne mes résultats.

Je rejoins le service de cardiologie. Je suis un peu en avance. Je m'assoies dans une autre salle d'attente un peu moins glauque. Pourtant les couleurs sont les mêmes. Les chaises aussi. Pas de déco non plus. Mais des portes couleur bois, et une ouverture sur l'extérieur. Ça fait du bien de voir la lumière du jour.

La porte s'ouvre. Le cardiologue (une femme) apparaît.
- C'est vous l'urgence ?
- Oui, c'est moi. Je suis Mme Urgence aujourd'hui
- Que vous arrive t-il ?

Je lui raconte mes symptômes. Elle écoute. Pose des questions. Vous prenez des médicaments ? Des opérations ? Des allergies ? Des antécédents familiaux ?
Depuis quand avez-vous du mal à respirer ? En inspirant ou en expirant ? C'est plus gênant en position assise ou allongée ?
J'enlève le haut.
Elle m'ausculte et fait la moue.
Elle entends quelque chose.
Elle me met un gel glacé à plusieurs endroits : poignets, cheville et autour du sein gauche. Ben oui, elle fait le tour. Le coeur est dessous je vous rappelle ;-)
C'est froid. Ça pince un peu. Elle allume une machine et imprime mon électrocardiogramme.
Elle enlève certaines pinces.
Puis échocardiographie (échographie du cœur). J'avais déjà vu ce genre d'appareil dans d'autres circonstances beaucoup plus agréables. Et le cœur qu'on entendait à l'époque, n'était pas le mien.
Elle promène doucement la sonde, marmonne des trucs que je ne comprends pas, prend des clichés.
Et enfin, elle me parle.
J'ai un coeur de sportive. Ah, bonne nouvelle.
Par contre, j'ai aussi une péricardite. Avant aujourd'hui je ne savais pas ce que c'était.
J'explique : c'est une inflammation du péricarde. Le péricarde c'est l'enveloppe qui contient le cœur.
Ce problème est viral. j'ai dû attraper un virus banal genre rhume ou angine qui s'est fixé sur le système cardiaque. Grâce à l'échocardiographie, on voit la présence de liquide dans le péricarde. Ce décollement péricardique peut s'accentuer encore si je ne me soigne pas rapidement.

Elle m'a aussi trouvé une insuffisance mitral, plus communément appelée "souffle au coeur".
Plus précisément, une des valves qui amènent le sang au cœur a une fermeture insuffisante. Elle n'est pas complètement hermétique. Ce n'est pas grave, si ça reste léger et si c'est surveillé.

Comment soigner ma péricardite (j'ai appris un nouveau mot, il faut bien que je le place).
10 jours de repos complet. quand je dis complet, c'est allongé, au chaud dans la maison, avec des anti-inflammatoires. Un nouvel examen est prévu dans 8 jours pour voir l'évolution.

Les risques, parce qu'il y en a quand même et puis il faut bien que j'attire un peu de compassion quand même. Un petit rhume là-dessus, et alors plus de liquide pénétrera. Du coup, il compressera le péricarde et empêchera le cœur de se remplir correctement.
Autre risque, une mauvaise guérison peut entraîner la récidive, voire la chronicité du fait que la zone est fragilisée.

Je pense avoir bien retranscris les propos du cardiologue. Quoi qu'il en soit, le cœur, c'est quand même THE organe, et il vaut quand même mieux en prendre soin.
Donc, j'ai fait ce que j'avais à faire et direction la maison. Les chaussons, le pyjama en pilou et le lit.
J'ai quand même, avec l'aide de mon adorable Minimoy qui a bien pris soin de moi, mis la télé dans la chambre, le téléphone fixe et portable sur la table de chevet, et l'ordi (portable heureusement) sur les genoux. Et vive Internet.
Je vais avoir le temps de lire tous vos blogs, avoir le temps de mettre plein de commentaires...
Par contre, je vais avoir du mal à rester tranquille... moi qui ne tient jamais en place.
Oui, Poupy et Biquette, j'oublie mon aspirateur pendant quelques jours !!!... et la serpillière ?? je peux ?? Je vous imagine toutes les deux quand vous lirez ça, faisant des bonds !! Mais non, promis. Je serais raisonnable.

Je compte bien me faire coucougner... même si ça n'a pas l'air d'être dans les intentions de mon cher et tendre.

Ce soir, j'aurais dû être sur scène avec mes copines pour danser un Charleston pour le Téléthon. Raté.
Je ne dois pas quitter la maison pour éviter de prendre froid. Et par ce temps humide, c'est d'autant plus recommandé.

Et dire qu'il y a quelques jours de ça, je disais que je me ferais bien une petite maladie pour rester tranquille à la maison. Maintenant que c'est le cas, je râle. Je râle parce que je culpabilise de ne plus pouvoir gérer les enfants et la maison comme je le fais d'habitude. Parce que je ne peux plus aller au boulot... Je n'en demandais pas tant !!!

Mais comme a dit mon médecin généraliste... qui me connaît si bien : profitez-en pour lever le pied.

Bon.

D'accord alors.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Mince !!! repose-toi !!!
Ne bouge pas trop.
ça m'impressionne, ce truc !

Sixteene a dit…

Prends soin de toi !! Et ne culpabilise pas, surtout !! En tous les cas, je peux te dire que ça se soigne très bien : mon père a eu une péricardite avant ses 30 ans (je n'étais pas née...donc c'était il y a plus de 34 ans...), cela ne l'a pas empêché de courir un marathon à 40, de faire l'ascension du mont Ventoux en vélo à presque 60 (entre autres exploits !!)...autant te dire qu'il a un coeur de sportif et qu'il se porte comme un charme à 65 ans...

Anonyme a dit…

repose toi bien, au fait ... il ne faut pas confondre coucouner et coucougner comme tu l'as écrit !!! mais je ne doute pas que ton mari saura plutot coucougner que coucouner !

Anonyme a dit…

Essaie de profiter pour te reposer avant l'assaut des fêtes !! c'est pas jojo ce qui t'arrive surtout quand on ne s'y attend pas, mais sache que j'ai toujours eu un souffle au coeur et que ça ne m'empêche pas de courir, même si je suis sujette particulièrement à la tachycardie. Bon rétablissement !

C'est pas facile ! a dit…

@ fanette : oui, c'est toujours impressionnant quand ça touche au coeur, mais ça va. Je m'essouffle vite. Le moindre effort, et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Donc, je bouge le moins possible !!

@ sixteene : c'est aussi ce que m'ont dit les médecins si je me soigne correctement. Je suis donc sereine. Merci pour cette information. C'est rassurant.

@ anonyme : ah oui ! coucouner !! Je me disais aussi. Je n'avais pas trouver "coucougner" dans google ;-)

@ mamzellescarlett : merci de ton soutien. Oui, il fait voir le bon côté des choses, ça aurait pu m'arriver pendant les fêtes, et là, ça aurait été la cata !!!!!

Unknown a dit…

Pleine de bisous et REPOSE TOI!!!!

Anonyme a dit…

ta note est impressionnante, j'ai eu l'impression, un instant d'être à ta place... prends soins de toi, repose toi et fais toi chouchouter !

Anonyme a dit…

Bienvenue au club des insuffisants cardiaques, Lou ! Cela fait plus de 40 ans que je vis avec ce qu'on appelle un "souffle au coeur", et ma foi, je vis pas mal.
Mais ça fait du bien de se faire prendre en charge, je l'i vécu il y a peu de temps, et j'ai bien apprécié d'avoir le corps médical et mes enfants aux petits soins.
On va suivre avec intérêt la rémission, et surtout, ne te fatigue pas...
Courage et prend soin de toi, Lou. Pis pour t'occuper, j'ai répondu à ton tag.

Anonyme a dit…

ah voilà l'explication ! pfff tout ce qu'il ne faut pas inventer pour faire sa craneuse hein ?
Je te l'envoie ton collier la belle ??

palim a dit…

Un petit message de sympathie.
Sinon, je ne sais pas si vous connaissez la kinésiologie et je ne sais pas si ça peut être d'une quelconque utlité en ce qui vous concerne, mais c'est une pratique complémentaire de la médecine traditionnelle qui peut peut-être faire du bien. Personnellement, en ce qui me concerne, ça a fait des miracles. Je vous laisse déjà jeter un coup d'oeil sur internet si ça vous intéresse. Et si vous voulez un témoignage plus concrêt, n'hésitez pas !
De toutes façons, se reposer (et prendre un peu de recul) est parfaitement vital ! Prenez-le comme une bénédiction.

C'est pas facile ! a dit…

@ kaki : Merci beaucoup Kaki

@ léna : j'essaie de me faire chouchouter,j'essaie. Les enfants sont aux petits soins. Le mari... il a d'autres choses à faire.

@ philémon : merci Philémon. Je me rends compte que beaucoup de personnes vivent avec un souffle au cœur, et vivent bien. Je viens de lire ton tag. Merci ! Tu n'as pas fait les choses à moitié.

@ miss rainette : ben oui ! A défaut de faire la crâneuse avec mon collier et mon cœur en verre, je fais ma crâneuse avec mon cœur malade ;-)

@ palim : meri ci pour ce petit message. Non, je ne connais pas la kinésiologie. Je vais de ce pas m'informer sur Internet

sandrine a dit…

bah alor mon p'tit bouchon, ça va pas fort !!!! j'aurais pas trouvé meilleure excuse pour rester chez moi avant les fêtes pour tester les recettes des réveillons à venir, bravo !! Enfin quand même, t'aurais pû trouver plus simple....
bon courage à toi, soignes toi bien, je te fais de gros bisous désinfectés !
ps : coucougner c'est le synonyme de chouchouter, hein ???

C'est pas facile ! a dit…

@ sandrine : oui, coucougner, c'est un synonyme de chouchouter... et même qu'il paraît qu'on dit coucouner et pas coucougner. Mais bon, le principal c'est que tout le monde ait compris.
Merci pour ton réconfort.