samedi 4 avril 2009

Un petit goût de paradis (2)

Merci Lola de m'avoir permis de publier ce texte. Il a fallu que tu réapparaisses sur le petit écran de mon ordinateur portable pour que je me rende compte que tu m'as manqué.

Voici donc un petit goût de paradis... l'histoire de Lola, la vraie.


En 2002, j'ai EN-FIN décroché ce put*** de satané concours avec une très bonne place dans le box office, Nico m'a donc tout naturellement demandée en mariage.
Là, gros doute, et puis j'ai oui...
2 ans de préparatifs intenses où sa mère, ma mère se sont amusées comme des folles à tout (ou presque) décider... J'avais l'impression que ma vie m'échappait...


L'été 2003, ça ne s'arrange pas, je parle de mes doutes à Nico qui comme d'hab', prend la poudre d'escampette devant les problèmes...

En mai 2004, soit 2 mois avant mon mariage, je dis à ma sœur et à ma mère qu'on annule tout, que je ne suis plus du tout sûre de vouloir me marier... Ma mère menace de me traîner par la peau des fesses à l'autel s'il le faut, elle a invité la moitié de la ville, hors de question que je lui gâche "son" mariage !

On se marie le 17 juillet 2004,(et on divorcera le 18 juillet 2005 !) photos magnifiques, sourires ravageurs...
Nico part en septembre à des kilomètres, pour ses machins bidules de boulot, et moi je m'ennuie comme un rat mort dans notre maison achetée deux ans plus tôt....Les mois passent et je vis de plus en plus comme une célibataire... que je suis géographiquement c'est certain.

....

Bati et moi n’aurions jamais dû nous rencontrer.

D’abord, parce que nos chemins n’étaient pas forcément amenés à se croiser : il habitait aux Antilles, et moi dans une petite ville de province.

Ensuite parce que nous appartenions à et venions de deux univers très différents : c’est un véritable artiste, il a fait une école d’architecture, et les Beaux Arts, a travaillé dans une grosse boîte de pub, est longtemps sorti avec une galeriste russe qui lui présentait le gratin du tout Paris et qui lui faisait vendre ses toiles à des clients américains... Alors que moi j’ai fait une « classique » fac de lettres, j’ai travaillé dans une jardinerie pour pouvoir payer ma fin d’études, et je me suis terrée dans cette petite ville grisâtre où j’enseignais le français à des petits arabophones fraîchement débarqués du Maroc.

Enfin, parce que lorsque nous nous sommes rencontrés, lui n’était que de « passage » en France, et moi... je venais de me marier !


J’ai rencontré Bati un soir de mars 2005. Je me souviens, ce soir-là, j’étais vannée, épuisée par une longue journée et deux conseils de classe qui s’étaient éternisés jusqu’à 20h. Je ne rêvais que d’une bonne douche bien chaude, et de pouvoir enfin me délasser en peignoir avec un potage fumant devant une émission débile... Alors que je m’apprêtais à braver le froid de la nuit, la sœur de Bati, Cora, qui était surveillante dans le collège où je travaillais,et avec qui je m’entendais très bien, me propose de passer prendre l’apéro. Je commence par décliner l’invitation, trop vannée, pas fraîche, lasse. Mais elle insiste, me parle de son frère qui vit de l’autre côté de l’atlantique, qu’elle n’a pas vu depuis deux ans, et qui lui a fait une visite-surprise : elle a envie de me le présenter, car il est passionné d’art et de littérature, elle est sûre que nous nous entendrons bien, et puis, comme elle dit, ça me changera les idées ! C’est vrai que depuis des mois, bien que « jeune mariée », je me sens bien seule : Nico est loin, et ne rentre que rarement : je suis seule la semaine et parfois les week-end... Devant son insistance, et touchée par son impatience et ses caprices de petite fille, je finis par céder : cela lui ferait plaisir, elle qui m’avait si souvent consolée ces dernières semaines, quand je lui confiais mes désillusions face à mon mariage qui ne ressemblait en rien à celui dont j’avais rêvé... Nous voilà donc arrivées chez elle. Elle ouvre la porte, et ... j’ai su, à la minute où je l’ai vu, que rien ne serait plus comme avant. Il a suffit d’un regard, d’un seul regard de Bati, de ses yeux si profonds se posant sur moi, pauvre petite chose transie de froid, le nez rouge et les yeux cernés, en cette soirée de mars, pour que ma vie bascule en un instant. Je ne saurais l’expliquer. A la minute même où il s’est retourné, où son visage s’est éclairé d’un sourire magnifique, où nos regards se sont croisés, j’ai vraiment eu l’impression physique que la pièce se mettait à tournoyer comme une toupie ! Cela peut paraître grotesque, je sais, mais durant quelques secondes qui m’ont semblé une éternité, j’ai eu comme un étrange malaise... Mes oreilles bourdonnaient, je sentais mes joues rouges et chaudes, mon cœur s’est emballé... Et je distinguais, comme venant de très loin, la voix de Cora qui faisait les présentations : « Bati...Lola....Bati ??? Hou, hou... Non mais tu m’entends ? » Ce sont les moqueries de Cora qui m’ont tirée de ma torpeur : en face de moi, j’avais un jeune homme d’une trentaine d’années qui semblait aussi troublé que moi !...

Cette soirée, je m’en souviendrais toute ma vie. D’abord, prétextant une envie pressante, je me suis ruée dans la salle de bains de Cora à la recherche d’un déodorant, d’un parfum subtil, d’un peu de fard et de rouge à lèvres, histoire de me refaire en urgence une tête humaine, car après 8 heures de cours, et 2 conseils de classe, je n’étais plus de prime fraîcheur ! Tout en me maquillant à la truelle, et en maudissant Cora de m’avoir fichue dans ce traquenard, j’eus soudain conscience de l’absurdité de ma conduite : JAMAIS en temps normal je ne me serais montrée aussi coquette devant un parfait inconnu.... Ensuite, je me souviens avoir ri comme une idiote dès qu’il m’adressait la parole... Mon dieu, quelle honte ! J’étais incapable de me maîtriser, une vraie midinette, quatorze ans d’âge mental ! Apparemment, ma jovialité le séduisait car au fur et à mesure de la soirée, il se faisait de plus en plus flatteur... Le simple apéro auquel on m’avait conviée s’est finalement terminé en dîner, puis en virée billard... Bref, cette soirée n’en finissait plus... A une heure du matin, me rappelant soudain que j’avais cours le lendemain, je me décidai enfin à partir, malgré les protestations de Bati... J’ai très mal dormi cette nuit là. Je culpabilisais déjà, je savais que je n’étais pas claire, que ce que j’avais ressenti pour cet homme, au cours de la soirée, cette irrépressible envie de lui plaire, ce besoin presque animal de capter son attention, réveillaient des sensations enfouies depuis bien longtemps... En éteignant la lampe de chevet ce soir là, je me promettai de ne plus JAMAIS le revoir.

Je passai la journée du lendemain à soigneusement éviter Cora... qui finit par me débusquer derrière une étagère de la bibliothèque : elle voulait m’inviter à une soirée, le samedi, donnée en l’honneur de son frère ; bien entendu, nous étions conviés, mon mari et moi. Je refusai de suite, prétextant que nous avions déjà d’autres engagements. C’est alors que Cora me scruta d’un regard inquisiteur... Peut être devinait-elle déjà ? Elle haussa les épaules, puis, avec un sourire : «Bati va être très déçu... Il n’a pas arrêté de parler de toi depuis hier ; il veut tout savoir de toi... C’est tout juste s’il ne m’a pas menacée pour m’extirper ton numéro de téléphone ! » Je poussai un « Quoi ????? » tonitruant qui retentit dans toute la salle d’études, me valant un froncement de sourcil réprobateur du surveillant... Je glapis « Et tu lui as donné mon numéro ? » « Ben oui ! Fallait pas ? » Sur ce, elle tourna les talons, avec un sourire de vainqueur et des yeux malicieux. A partir de ce moment là, je n’ai plus vécu que dans l’attente que ce maudit téléphone sonne... Il m’aura fallu attendre deux jours, 48 heures, pour que j’entende à nouveau le timbre de sa voix, sa voix, qui coulait en moi comme une rivière limpide. Il voulait me revoir. Je lui répondis que c’était impossible (en omettant cependant précautionneusement de lui avouer que j‘étais mariée !) Il prétexta que je lui devais une revanche au billard. Je réussis à lui dire « non » une seconde fois, avant de raccrocher... et de m’écrouler en pleurs sur le canapé ; pourquoi lui avais-je dit « non » ? Il n’allait sans doute plus me rappeler, c’était sûr ! Nous étions samedi, et Nico venait de rentrer pour une permission exceptionnelle. Dans l’après midi, il avait reçu, par texto, la même invitation pour la soirée de Cora, que Al, le mari de Cora, et ami de Nico, lui avait envoyée. Et voilà que Nico s’entête à vouloir aller à cette maudite fête ! Je prétexte une migraine, qui ne le convainc pas du tout. Il me reproche de ne pas sortir assez, me dit qu’il trime toute la semaine, et qu’il a besoin de décompresser, que Cora et Al sont nos amis, que ça ne se fait pas de refuser une invit’ aussi gentille, et une fête aussi sympa : au moins 30 personnes sont attendues ! Je me décide donc à y aller, et , je dois le reconnaître, en me préparant ce soir là, j’ai le coeur qui bat la chamade : je vais revoir Bati... J’ai bien dû vider trois fois et entièrement mon armoire avant de trouver LA robe qui me mettrait en valeur... La robe qui le ferait craquer... LA robe qui me rendrait irrésistible... Je pris un soin infini à me maquiller, me coiffer, me parfumer, tout en veillant à ce que bien sûr, toute cette sophistication apparaisse naturelle ! Comme à son habitude, Nico, affalé devant son ordi, ne remarqua même pas toute cette agitation, mes allées et venues dans le dressing, mes essayages en chantonnant...

Et nous voilà devant la porte de chez Cora. C’est Bati qui nous ouvre : sourire ravageur...qui s’estompe immédiatement quand Nico passe la tête par l’encadrement de la porte en glissant sa main autour de ma taille... Je détourne les yeux, je ne veux pas croiser ceux de Bati... Tout le début de soirée, il me snobe complètement. Il danse et rit bruyamment avec V., une collègue qui déchaîne mon antipathie et mes crises de jalousie : que peut –il bien lui trouver à cette hystérique qui a déjà deux gosses de deux mecs différents ? J’essaie de faire bonne figure, je fais la conversation à mes voisins de table, mais je n’écoute pas vraiment ce qu’ils me racontent : mes yeux cherchent sans cesse ceux de Bati, et dès que nos regards se croisent, à ses sourires, à ses clins d’oeil, à ses petits signes complices, j’ai des papillons dans le ventre... Alors que je papote avec une amie, je sens soudain une main qui se glisse dans la mienne : Bati m’invite à danser ! Il vient de mettre un zouk antillais, et annonce à l’assemblée qu’il va nous montrer comment on danse sous les tropiques ! Les lumières s’éteignent, les silhouettes s’estompent et disparaissent dans le noir, la mélodie envahit la salle... et je me retrouve enfin tout contre mon amour... Je sens pour la première fois l’odeur sa peau, le parfum dans son cou... C’est épidermique ! Ses mains se posent chastement sur mes hanches au doux balancement de la musique, et j’ai pourtant des frissons depuis les orteils jusqu’à la racine des cheveux... Et puis, il se rapproche encore pour me parler à l’oreille : « Et ton mari, ça ne lui fait rien que tu ne danses pas avec lui ? » Il a dit cela d’un ton dur, comme s’il était en colère....Un rapide coup d’oeil au bar où je vois Nico en grande conversation... S’est il seulement aperçu qu’on m’avait invitée à danser ? Je comprends en tous cas que la question de Bati est moins innocente qu’il n’y paraît... Peut être une façon de me faire comprendre qu’il est bleu que je ne sois pas libre... Nos danses s’enchaînent, on n’arrive plus à se décoller ! Entre deux zouks, on parle, d’art, de peinture, de littérature, de voyage... On a tellement de points communs, de sujets à évoquer, on est intarissables... A un moment de la soirée, Bati m’attrape par le poignet et m’emmène à l’écart, me demande de quitter la soirée, de partir ailleurs, là, tout de suite, maintenant. Je lui dis que c’est impossible ; que dirai-je à mon mari ? Alors il a cette réplique magnifique, que je n’oublierai jamais : « Il est hors de question que je reprenne l’avion sans toi ». Et, comme dans un rêve, je lui dis « Je sais ». Voilà. Ce furent les dernières paroles que nous échangeâmes ce soir là : nous étions le 29 mars, et je savais que j’allais quitter mon mari, avec lequel je vivais depuis 10 ans, avec lequel je m’étais mariée l’été précédent, pour suivre un parfait inconnu, tombé du ciel, un étranger que je n’avais seulement pas même encore embrassé, sur une terre lointaine !

Le retour en voiture fut d’un silence glacial. C’était la façon qu’avait trouvé Nico pour me dire qu’il n’avait pas apprécié mon comportement : il faut dire que moi, d’ordinaire si sage et si posée, la parfaite épouse, la fée du logis irréprochable, je m’étais bien lâchée, en dansant une bonne dizaine de zouks d’affilée ! Je décidai de lui laisser une nuit de repos : je lui dirais tout le lendemain. Et c’est précisément ce que je fis, dès son réveil. J’avais déjà bouclé ma valise quand il descendit l’escalier. Je revois encore son air tout endormi et interrogateur devant ma valise, dans l’entrée ; je devais partir en voyage scolaire en Espagne, le lendemain, mais c’était un peu tôt pour positionner la valise devant la porte. Alors, avant qu’il ne dise quoi que ce soit, en prenant une grande inspiration, je lui dis d’une seule traite que je le quittais parce que j’aimais un autre homme, et que je ne voulais pas le tromper. Il a cru à une blague... Mon dieu, quand j’y repense, ces instants furent terribles... Quand il comprit que j’étais sérieuse, il me demanda qui était « l’heureux élu » et quand je lui répondis la vérité, que c’était Bati, il ricana en me faisant justement remarquer que... je ne le connaissais pas ! S’en suivirent deux longues heures de discussion, entre pleurs, disputes, menaces en tous genre, chantage affectif... J’étais sourde à toutes ses remarques, et à ses supplications qui pourtant me fendaient le cœur. Même encore aujourd’hui, j’éprouve une grande tristesse devant la souffrance que je lui ai causée. Je me rappelle avoir fui, en larmes, montant dans la voiture pendant que Nico hurlait dans le jardin, comme une bête, me suppliant de ne pas le laisser seul... J’étais en pleurs en arrivant devant la porte de la mère de Bati : il était convenu qu’on se rejoigne chez elle, là où Bati résidait pendant son séjour. Quand il a ouvert la porte, il m’a trouvé debout, en sanglots, avec ma valise à mes pieds... Il m’a prise dans ses bras, et m’a dit, le plus naturellement du monde « Je t’aime ». C’était la toute première fois, et depuis ce jour, le soleil ne s’est jamais couché sans qu’il ne me l’ait répété. Je lui ai dit « moi aussi je t’aime » et alors nous nous sommes embrassés, enfin, Il nous restait 24 h à passer ensemble, car je partais dès le lendemain en Espagne, et à mon retour il serait, lui, reparti aux antilles. Ce fut une nuit magique. J’étais partagée entre l’horreur de ce que je venais de faire en quittant Nico, et le bonheur incommensurable d’être dans les bras de Bati. Nous avons longuement parlé de l’organisation pour que je le rejoigne au plus tôt aux Antilles : ce n’était pas simple, car la date butoir pour demander ma mutation outremer était dépassée, la seule alternative qui me restait était de demander une disponibilité (congé sans solde) mais encore fallait-il qu’elle soit acceptée par le Recteur....

Au petit matin, il m’accompagna au départ pour l’Espagne. C’était terrible car je n’arrivais pas à retenir mes larmes, et mes collègues ont bien dû se demander qui était cet inconnu que je serrais si fort dans mes bras avant de grimper dans le bus ! A partir de la minute où nous avons été séparés, j’ai eu l’impression de cesser de respirer, d’être amputée d’une partie de moi –même : nous savions que nous serions séparés pour trois mois, le temps que je termine l’année scolaire. Il ne s’est pas alors passé une seule journée sans que l’on ne s’écrive des mails, et qu’on ne se téléphone au minimum trois fois par jour. Ces trois mois furent les plus longs et les plus douloureux de ma vie : non seulement je dus faire face à l’absence de Bati, mais je dus trouver un nouveau logement, car il m’était impossible de rester dans la maison que nous avions acheté deux ans auparavant avec Nico ; mais aussi me battre avec l’administration pour obtenir la dispo pour convenances personnelles ; et surtout, endurer le chagrin de Nico, et les menaces de sa famille, et les reproches de la mienne ! Ce furent des moments très pénibles. Comment expliquer à mes proches, qui m’avaient toujours connue raisonnable et docile, qu’une nouvelle Lola était en train de naître, ou plutôt de se réveiller, comme la Belle au Bois Dormant, et que plus jamais je ne me laisserai dicter ma conduite ! Quand j’ai annoncé à mes parents que je quittais Nico, déjà, ça a fait un scandale ! Ils ne comprenaient pas pourquoi je quittais leur gendre « idéal », celui que ma mère avait rebaptisé « le fils qu’elle n’avait jamais eu », avec lequel j’avais vécu dix ans en (soit disant) parfaite harmonie (harmonie, mon c... !) et que j’avais épousé six mois plus tôt, alors que les préparatifs de ce mariage princier, qui coûta une fortune, on prit soin de me le rappeler, avaient duré deux ans !!! Mais quand je leur appris qu’en plus, c’était pour un parfait inconnu, alors là, ce fut le coup de grâce. Et pour finir, je dus leur annoncer que je comptais partir m’installer aux Antilles... à 8000km de chez mes parents, qui n’ont même jamais pris le train de leur vie, alors l’avion ! Ma mère a demandé les yeux mouillés de larmes « Mais où est la caméra cachée ? ».....C’était bien triste, tout ça... Heureusement, dans toute cette sordide histoire, il y avait ma sœur, F., qui a toujours été là pour me soutenir. On tenta de me ramener à la raison, évoquant ma jeunesse, mon besoin d’aller voir ailleurs parce qu’après tout, je n’avais eu que Nico dans ma vie, je l’avais rencontré à 17 ans et n’avais pas vécu... Mais je leur répétais qu’ils ne comprenaient rien, que c’était le destin, je le savais, j’en avais l’intime conviction, Bati était ma moitié, je préférais vivre deux mois de folle passion avec lui plutôt que dix autres années avec mon mari qui ne m’aimait pas, ou pas bien, et que si j’avais rencontré Bati le jour même de mon mariage, jamais je ne serais arrivée jusqu’à l’autel ! Ce qui eut pour effet de déchaîner la fureur paternelle, mais du reste, je ne me suis jamais entendue avec mon père, et ça ne changera jamais.

Les jours, les semaines, puis les mois ont passé, le printemps est revenu, Nico a fini par espacer ses appels nocturnJustifieres, ses messages assassins, et ses menaces terrifiantes, et l’été a pointé le bout de son nez, avec le retour de Bati, qui a tenu à revenir pour que je ne prenne pas l’avion toute seule....

Quelles retrouvailles ! Nous nous étions connus trois mois auparavant, par hasard, nous étions tombés amoureux « a la primera vista » comme disent les espagnols, et nous avions finalement appris à mieux nous connaître par nos mails, nos lettres, et nos interminables discussions nocturnes. Le 20 juin, c’était un lundi, j’étais comme une lionne en cage... Mes élèves pouvaient bien bavarder, chahuter en classe, tout m’était égal : je guettais la pendule, tout ce qui m’importait, c’était que les aiguilles tournent plus vite. A midi, enfin libérée, je reçois le 1er texto : Bati m’attend chez sa mère.... J’ai couru, j’ai volé jusque chez lui... Et il est venu à ma rencontre, à travers les sapins... Je me suis jetée dans ses bras, mais comme dans les films ! Je riais, je pleurais, et lui il m’embrassait les joues, les yeux, les cheveux en répétant combien je lui avais manqué... Que de souvenirs je garde de ce jour précieux.....

Nous avons repris l’avion, emmenagé dans un minuscule studio le temps d’économiser ( ici, les loyers sont aussi chers qu’à Paris, un T2 coûte une véritable fortune !) puis on a déniché notre superbe petite maisonette vue sur mer....

Tout s’est fait très naturellement. C’est bien simple, nous avions l’impression de nous connaître depuis toujours ! Les journées s’écoulent paisiblement, deux amoureux au paradis...


Rencontrer Bati, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée. Tout le monde nous croyait fous, et à l’époque, la seule chose que nous pouvions répondre à ceux qui pariaient sur la durée de notre relation, c’était « Le temps vous prouvera le contraire ».... Et c’est précisément ce qu’il a fait... Car nous venons de fêter nos quatre années d’amour et d’osmose. La seule chose qui manque à notre bonheur total, c’est la fusion de nous, la « preuve par trois », notre enfant ... et j'espère qu'il arrivera bientôt !


Voilà, c’est le roman de ma vie ! Je suis incapable de le résumer en quelques mots, car il perdrait une partie de sa vérité, de son authenticité. Je veux pouvoir raconter notre magnifique histoire à mes enfants, à mes petits enfants, leur dire que le coup de foudre existe, que j’étais la première à en rire, mais que je l’ai vécu, que j‘y crois à présent !



Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées est pure coïncidence ;-)


6 commentaires:

Sixteene a dit…

Je reste songeuse devant mon écran, le sourire aux lèvres. Des histoires comme cela, on en veut par milliers, hein :-)

Philémon a dit…

C'est là où je me dis que je suis une vraie midinette et un grand romantique ;-)
Pareil que Sixteen, on en veut encore, des histoires comme celle-ci.

bleck a dit…

Tu vois, un billet de cette longueur, en principe je zappe ! Mais là... je rejoins le club de midinettes avec Philémon ! Et vive l'amour, la légèreté et l'idéalisme

Bleck

Natacha a dit…

C'est le genre d'histoire d'amour que tout le monde rêve de vivre !

La Papote a dit…

C'est beau et émouvant...
Ca m'en flanque des frissons partout !

C'est pas facile ! a dit…

@ Sixteene : on en veut pas milliers (soupir)...

@ Philémon : moi aussi je suis une vraie midinette, et ce genre d'histoire me fait craquer.

@ Bleck : je trouvais aussi que ce texte était très long. C'est pour ça que j'avais décidé dans un premier temps de n'en mettre que des passages... mais je n'ai pas réussi. Plus je le lisais, et plus je me disais qu'il fallait tout reprendre... pour ne rien changer à l'histoire.

@ Natacha : c'est sûr.

@ La Papote : peut-être qu'en ouvrant une porte tu la trouveras toi aussi ta moitié. Le coup de foudre, ça ne doit pas arriver qu'aux autres...