mardi 11 septembre 2007

Agression

Bon, j'avais dit que je "bloguerai" une recette aujourd'hui, en fait non.
Pour une fois qu'il se passe quelque chose d'exceptionnel dans mon agence, je vais en parler.

Je rappelle que je travaille dans une agence bancaire. C'est important de situer l'action.

Un client rentre. Jusque là, c'est assez banal.
Il arrive au guichet avec un relevé de compte. Il le donne à S. et demande un RDV avec son conseiller dont il donne le nom.
Il parle beaucoup.
Il demande à retirer 1500 euros.
S. se dépêche. Il y une longue file d'attente derrière lui.
Elle lui tend des cartes de dépannage (oui, pour éviter d'avoir des fonds au guichet, on donne des cartes valables 15 minutes au distributeur de l'agence).
Et là, S. a un flash.
Elle se rappelle une arnaque du mois de juillet.
Elle va voir B. et lui dit qu'elle pense s'être fait avoir.
Ils se dirigent tous les 2 vers le distributeur où le client est encore en train de retirer ses 1500 euros. Ils lui demandent une pièce d'identité. Il dit ne pas l'avoir sur lui. Il a laissé ses papiers dans sa voiture.
B. propose de l'accompagner pour aller les chercher et donc vérifier son identité.

Les voilà partis tous les deux.
Au détour d'une rue, finalement, la voiture n'est pas là. Il s'est trompé. Il l'emmène encore plus loin.
Pendant le trajet, le client dit qu'il trouve quand même assez vexant qu'on lui fasse si peu confiance, lui qui se présente si souvent à notre guichet.

Et une fois arrivé dans un coin isolé, il s'énerve, il sort un couteau, menace B. en hurlant "Casse-toi".
B. profite que le client soit baissé en avant, le couteau pointé devant lui, il lui assène un direct du droit. (B. a fait de la boxe à haut niveau !). Le couteau tombe.
Le client jette quelques billets, espérant certainement décourager B. et lui demande de dégager. B. ramasse une longue barre qui traîne là.
En constatant qu'il ne se débarrasserait pas si facilement de son banquier, le client jette la totalité des billets, ramasse son couteau et s'enfuit en courant.
B. ramasse rapidement les billets, mais dans un élan de rage, part à la poursuite du client. Il court comme un dératé, mais comme il a perdu du temps en ramassant l'argent, il ne le rattrape pas.

Il est revenu à l'agence épuisé, en sueur.
Après quelques minutes, il a fini par réaliser certainement qu'il avait risqué gros et quand l'adrénaline est retombée, il a été en état de choc. Il tremblait, avait des nausées et surtout, il ne parlait plus.

Il y avait des policiers plein l'agence.

B. est allé au commissariat faire sa déposition et aussi laisser ses empreintes. Il a vu un médecin. Il va être suivi pendant quelques temps.

Ce faux client n'est autre que notre arnaqueur du mois de juillet qui, de la même façon, s'est présenté avec des relevés de compte. Il a aussi arnaqué plusieurs autres agences bancaires de la région.
Il procède toujours de la même façon. Il entre dans l'agence. Il attend que beaucoup de monde fasse la queue. Il agit toujours entre 14h00 et 16h00, heures d'affluence. Il présente des relevés de compte. Il parle beaucoup. Il embrouille. Il demande un RDV avec son conseiller. Puis demande un retrait. Il part rapidement. Il y beaucoup de personnes qui attendent derrière.
Et voilà.
La question qui se pose c'est de savoir où il se procure les relevés de compte de nos clients : dans les poubelles du distributeurs ? dans nos poubelles (tous les documents ne sont pas broyés) ? dans les boîtes aux lettres de nos vrais clients ?

Maintenant, nous connaissons son signalement. B. l'a vu de très près. Je ne pense pas qu'il aura l'audace de revenir dans notre agence.

B. a été notre héros du jour, même s'il n'a pas respecté les procédures. On ne doit pas risquer sa vie. Des assurances sont prévues en cas d'agression. Il a certes récupéré les 1500 euros, mais à quel prix !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

chapeau ! car moi je n'aurai certainement pas risqué ma vie pour 1.500 € vu ce qu'ils se mettent dans les poches justement grâce à nous, pauvres esclaves du groupe . . .