dimanche 6 janvier 2008

Urgences


Alors ça, c'est qu'à la télé, et aux States.
J'ai fait la triste expérience aujourd'hui des urgences de l'hôpital Pellegrin de Bordeaux, je peux vous assurer que ça n'a absolument rien à voir.


Un clochard étendu sur 3 chaises dormait.
10 chaises, pas une de plus, pas une de moins étaient occupées par des jeunes, visiblement un peu éméchés, des cannettes de bière à la main. Ils accompagnaient l'un d'entre eux, blessé à la main. Beaucoup de gitans allaient et venaient. Ils parlent fort. Visiblement, un différent en opposait certains puisque la sécurité a dû être appelée pour séparer deux femmes qui se disputaient bruyamment.
Des enfants chahutaient violemment sur la pauvre petite aire de jeu aménagée dans un coin.
Et au milieu de cette cours des miracles, des gens inquiets, silencieux attendent patiemment d'avoir des nouvelles de leur proche. Un couple âgé d'environ 70 ans attendent de savoir comment va la maman de monsieur. Il est 18h00. Ils sont là depuis 14h00.
Une maman et une soeur attendent de savoir comment va le grand frère, atteint d'un malaise.
Un rugbyman attend quelques points de suture suite à un mauvais coup.
Et L'Homme.
Après un effort hier un peu violent, il a été pris cet après-midi d'une douleur fulgurente. Depuis, il a des difficultés pour respirer.
On est arrivés aux urgences.
On a fait la queue à l'accueil.
On a fait la queue pour faire l'enregistrement administratif.
Et ensuite, l'Homme est entré pour être ausculté. J'ai attendu dans la jungle.
Après une heure d'attente, il est sorti pour me dire que personne ne s'était encore occupé de lui et qu'il valait mieux que je rentre. Il a ajouté que la prochaine fois, il se crèverait un oeil pour être sûr d'être pris en priorité.
L'attente aura finalement duré pendant 3 heures.
On craignait qu'il ait la même chose que ce qu'il avait eu il y a 8 ans : un pneumothorax. Finalement, il s'agit d'une déchirure intercostale. Rien de grave. Du repos est préconisé. Il est ressorti des urgences avec une ordonnance et rien d'autre. Pas un calmant. Et l'ordonnance, un dimanche soir, à 20h00, ce n'est pas super utile.
Je ne comprends pas que rien ne soit fait pour améliorer l'accueil des urgences à Bordeaux mais aussi ailleurs parce que je suppose que c'est partout pareil. Les gens qui arrivent ici sont souvent désemparés, paniqués. Et rien n'est fait pour les rassurer bien au contraire.
Pourquoi aucune sécurité n'est présente à l'entrée des urgences ? Pourquoi n'importe qui peut entrer ? Pourquoi ne limite t-on pas les entrées à un seul accompagnant au lieu de laisser entrer 10 personnes à la fois (avec des cannettes de bière à la main) ? Et pourquoi le personnel des urgences se sent-il si peu concerné pas les patients ? Pourquoi a t-on attendu 3h00 avant d'être pris en charge ? Pourquoi n'a t-on même pas prescrit un calmant à l'Homme avant de le laisser repartir ?

C'est vraiment un endroit où on veut aller le moins souvent possible !

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