mardi 13 novembre 2007

Job

J'ai passé lundi après-midi un entretien d'embauche.

Première question qui se pose : "comment je m'habille ?". Je n'ai pas opté pour le tailleur cette fois-ci mais pour le cache-coeur avec le chemisier blanc dessous et le collier qui va bien. Chic et sobre.

Je suis arrivée près de l'endroit. J'ai laissé traverser un couple au passage piétons. Ils m'ont remerciée en souriant. (oui, je sais, c'est débile, mais c'est important pour la suite de mon histoire !)

J'ai garé ma voiture certes très mignonne, mais dans un état de crasse et de poussière non imaginable. Je me suis même dit que si la personne qui recrute me voit par la fenêtre de son bureau, l'état de mon véhicule pourrait être rédhibitoire.

J'ai traversé la route.
J'ai poussé la porte.
Je suis entrée.
Je me suis retrouvée dans une agence avec des bureaux vitrés et des filles, des jeunes filles. Je me suis d'un coup sentie très très vieille. Heureusement que je n'avais pas mis un tailleur ! Finalement, nous étions toutes habillées de la même façon. Et puis là, je me suis dit aussi, le casting est plutôt pas mal. Toutes mignonnes, chacune dans leur style. Et là, je me suis sentie très très moche.
Aïe, la barre est haute !

On m'a conduit à l'étage. On m'a remis un petit dossier à remplir avec les questions d'usage : nom, prénom, situation familiale, profession actuelle ou chômage, depuis quand... Et un questionnaire avec des cases à cocher. Je résume les questions (elles n'étaient pas posées comme ça mais c'est bien là qu'on voulait en venir) :
Est-ce que vous êtes capable de travailler avec un hiérarchique sur le dos ou bien est-ce que vous êtes plutôt autonome ? Est-ce que vous êtes gentil avec vos collègues ou bien est-ce que ne supportez personne ? Est-ce que vous êtes du genre à foncer ou bien est-ce que vous vous posez 10 milliards de questions avant de prendre une décision ? Est-ce que vous avez un bon relationnel ou bien est-ce que vous êtes plutôt du genre zombie sourd et muet ? Vous voyez le genre ?

J'avais quand même l'impression de me retrouver jeune diplômée, à la recherche de mon premier job. On m'a prêté un stylo. Un stylo publicitaire d'un grand établissement que je ne nommerais pas. Il est urgent qu'il change de fournisseur. Il est pourri leur stylo. Il ne fonctionnait pas. Je suis redescendue demander un autre stylo. Même marque. Même punition. Après 2 mots. Il n'écrivait plus. J'ai donc terminer de remplir mon document avec un porte-mine trouvé dans le fin fond de mon sac. Au crayon à papier, ça le fait pas trop mais je n'ai pas voulu redescendre à nouveau lui réclamer un autre stylo. Elle aurait fini par me trouver un peu lourde.

J'ai ensuite été reçue par un charmant monsieur. Le responsable de l'agence. C'est d'ailleurs lui, avec une collaboratrice que j'ai laissés traverser au passage piétons. (voilà pourquoi c'était important. vous imaginez si j'avais forcé le passage alors qu'ils étaient sur le passage clouté ??) J'ai fait preuve de civisme. C'est un bon début. En revanche, ils ont dû bien voir ma voiture crasseuse. Le responsable lui aussi a passé le casting avec brio pour rentrer. Très sympa. Assez ouvert et transparent sur les points les plus négatifs du job.

Tout me plaît : l'activité, la localisation, la mentalité, les gens... Seul hic : la rémunération. C'est un fixe plus des commissions. Et le fixe est assez bas. Je suis habituée à mon confort de rémunération. Certes, il n'y a pas de grandes surprises. C'est toujours la même chose quoi que je fasse. Mais même si je ne fais pas grand chose (ce qui n'est pas mon cas, je tiens quand même à le préciser), je suis payée. J'ai plusieurs craintes en fait : celle de me planter et de ne pas gagner ma vie correctement. Et autant ça peut le faire pour des jeunes qui sortent des études et qui ont papa et maman pour subvenir à leurs besoins, voire même qui habitent encore chez eux. Autant pour moi, avec une famille, un crédit immobilier et un certain niveau de vie... c'est plus délicat. D'un autre côté, si ça marche, ça peut le faire !

C'est flippant.
Tellement flippant que j'ai téléphoné à l'agence dans laquelle se trouve le poste à pourvoir. Je voulais avoir un contact avec un conseiller pour avoir son sentiment sur le boulot et sur le salaire. Je suis tombée sur une secrétaire. Je lui ai demandé à parler à un conseiller pour un sujet particulier. Elle m'a passé ... le directeur de l'agence. Et merde ! Je lui ai donc expliqué clairement la raison de mon appel. Il a trouvé la démarche plutôt bien. Nous avons discuté un long moment. Il comprends bien mes inquiétudes pour être passé par là aussi puisqu'il vient lui aussi du domaine bancaire avec un confort de rémunération. Mais aujourd'hui, pour rien au monde, il ne reviendrait en arrière. Il est très content de son parcours et de sa nouvelle activité. C'est plutôt rassurant. Il m'a quand même prévenu que les premiers mois étaient difficiles mais qu'il ne fallait surtout pas baisser les bras.

Maintenant, ils vont peut-être m'appeler ou m'écrire pour me dire que je ne suis pas prise. Auquel cas, ça résout définitivement le problème. Sinon... à voir.

La suite au prochain épisode.



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